Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) inaugurent vendredi 6 mars 2020 le Centre d’éducation thérapeutique du patient. Dirigé par le Pr Alain Golay, médecin chef du Service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique du patient, ce nouveau centre permettra de coordonner et de développer l’ensemble des programmes d’éducation thérapeutique au sein des HUG, d’en assurer la qualité, la cohérence et la pérennité. Le centre assurera également le développement de la formation et de la recherche dans ce domaine.
On estime que 50% des patient·es qui rentrent à la maison après un séjour à l’hôpital ne prennent pas leurs traitements. Cela est dû en grande partie au fait qu’ils/elles ne comprennent pas leur maladie et l’importance des médicaments prescrits. Or, il est aujourd’hui prouvé qu’en y remédiant, on améliore la qualité de vie et l’efficacité des soins.
Centre collaborateur OMS
Les HUG ont fait partie des pionniers mondiaux dans le développement de l’éducation thérapeutique qui y est pratiquée depuis 1975. A cette époque, le Pr Jean-Philippe Assal créée un programme pour personnes souffrant du diabète. En 1983, l’Unité d’enseignement thérapeutique des HUG devient centre collaborateur de l’OMS. Cette pratique s’est depuis fortement étendue, à tel point qu’il existe à ce jour 45 programmes d’éducation thérapeutique différents notamment pour l’obésité, la maladie de parkinson, l’accident vasculaire cérébral, la sclérose en plaques, les maladies cardiaques, la dialyse ou les cancers.
L’ouverture du Centre d’éducation thérapeutique du patient va permettre désormais de coordonner tous ces programmes, de les ouvrir à d’autres pathologies, de former plus de professionnels et surtout d’intégrer la discipline directement sur les lieux de soin des patients et dès le début de leur prise en charge.
Education thérapeutique du patient : de quoi parle-t-on ?
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) s’adresse à toute personne atteinte d’une maladie chronique. Selon la définition de l’organisation mondiale de la santé (OMS), elle vise à aider les patient·es à acquérir ou maintenir les compétences dont ils/elles ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec leur maladie. Elle les accompagne, ainsi que leur entourage, dans la compréhension et l’acceptation de leur pathologie et leur traitement et les aide à maintenir ou à améliorer leur qualité de vie.
Il s'agit d'une approche personnalisée et pluridisciplinaire dans laquelle de nombreux professionnels de la santé peuvent intervenir : infirmier·e·s, médecins, psychologues, diététicien·e·s, par exemple, mais aussi des associations de malades, des patients partenaires et l'entourage.
Les différentes études menées sur le sujet prouvent que l’ETP améliore de 50% la qualité de vie. Pour les personnes atteintes de diabète, elle diminue même de 90% les cas de cécité ou de réhospitalisation, de 80% les amputations des membres inférieurs et de 60% la consommation d’antibiotiques.
Une éducation en trois niveaux
On sait que 80% des maladies chroniques sont dues à cinq facteurs : la mauvaise alimentation, la sédentarité, l’alcool, le tabac et le stress. Pour aider les personnes concernées, l’ETP agit sur trois niveaux de manière systémique.
Le premier, pédagogique, consiste à aider les patient·es à acquérir des connaissances et compétences relatives à leur santé, leur maladie et leurs traitements.
Le second, psychologique et social, est nécessaire pour qu’ils/elles prennent conscience que leur environnement, y compris humain, et leur hygiène de vie sont en cause. Il va s’agir d’aider les patients à accepter leur maladie, à vivre avec et à réaliser les changements nécessaires dans leur vie.
Le troisième niveau relève de la dimension existentielle. Une pathologie lourde peut nous apprendre la bienveillance à l’égard de nous-mêmes, nous faire grandir et gagner en maturité.
Le rôle des spécialistes en ETP est d’accompagner les patients dans toutes ces dimensions.
Former le personnel de santé
En plus de coordonner l’accompagnement des patient·es, le centre a pour tâche de coordonner la formation des professionnels de santé et d’accroitre le nombre de personnes formées.
Depuis 1998, le Service d’éducation thérapeutique du patient des HUG et la Faculté de Médecine de l’Université de Genève ont développé un Certificate of Advanced Studies (CAS) et un Diploma of Advanced Studies (DAS) en éducation thérapeutique. 400 spécialistes ont déjà été formés dans ce cadre et plus de 225 programmes d’éducation thérapeutique ont été mis en place à travers le monde.
Les HUG proposent également un programme de sensibilisation à l’éducation thérapeutique du patient en 3 jours.
La recherche
Le dernier objectif du centre est de développer la recherche. Sa première tâche consistera à répertorier les milliers d’études réalisées dans le monde à ce sujet, de les analyser et de les synthétiser. Il travaillera ensuite sur les nouvelles techniques et approches qui émergent, afin de les tester et de valider leur efficacité.
Plus d’information sur le Centre d’éducation thérapeutique du patient sur notre site Internet.
Si vous n’êtes pas encore abonné à nos listes de diffusion et désirez recevoir nos communiqués de presse, laissez-nous vos coordonnées.
Pour de plus amples informations
HUG, Service de presse et relations publiques
presse-hug@hcuge.ch
+41 22 372 37 37