Dans les soins donnés aux enfants, adolescents et adolescentes, la parole n’est pas toujours une médiation adaptée à leurs besoins ou suffisante pour traiter leurs maux. La médiation thérapeutique consiste à proposer à ces jeunes un atelier autour d’un objet (jeu, dessin…) ou d’une activité (musique, danse, cuisine, radio, par exemple). Le recours à un moyen intermédiaire ou médium induit une mobilisation de la souffrance psychique différente et permet d’instaurer une relation thérapeutique moins intense et inconfortable que le face-à-face.
À la Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA), la médiation thérapeutique vient en complément de l’offre de soins ambulatoires et hospitaliers. Elle se décline de multiples manières et en différents lieux : à travers des ateliers de cuisine, d’écriture, de musique, de dessin ou par la parole avec le studio radio. Elle fait aussi appel à la psychomotricité, à l’art, à l’ergothérapie, au cinéma et aux activités sportives. Le point commun à tous ces ateliers est l’ancrage corporel puisqu’il s’agit de se mettre « en jeu » pour parler au micro, faire de la peinture, cuisiner ou même jouer d’un instrument.
Cette approche est ancienne dans l’histoire des soins et continue à faire ses preuves. Dans les soins pédopsychiatriques, elle permet la mise en forme (passage de traces perceptives aux représentations de choses) et la mise en sens (passage des représentations de choses aux représentations de mots). C’est un outil thérapeutique qui favorise, chez les patients et patientes, l’émergence de traces sensorielles non élaborées permettant de traiter d’une manière détournée les symptômes liés à la souffrance psychique.
