Je me concentre sur l’essentiel

A 21 ans, le destin de Marietta est bouleversé par une tumeur cérébrale. Mais après dix années de lutte victorieuse la jeune femme garde espoir.

A 21 ans, le destin de Marietta est bouleversé par une tumeur cérébrale.« Je ne fais jamais des projets plus de six mois à l’avance. Je profite de l’instant présent. Chaque jour est un cadeau. Le ciel au-dessus de ma tête, le vent dans mes cheveux… un rien m’enchante. La mort ? Ça ne me fait pas peur. C’est une étape vers une autre vie. Dans celle-ci, j’ai appris à simplifier, à me concentrer sur l’essentiel », raconte Marietta. Cette philosophie, elle l’a acquise au fil d’un parcours peu banal. En 2006, à 21 ans, après une enfance et une adolescence qu’elle dit « merveilleuses », un météore venu de nulle part percute la jeune fille de plein fouet : « astrocytome fibrillaire », diagnostiquent les médecins. Une tumeur cérébrale de grade 2 (sur une échelle de 4). « Je n’ai rien vu venir. Il y avait bien ces migraines soudaines et violentes. Mais elles étaient rares et ne m’inquiétaient pas », se souvient la patiente.

Première opération
Une première intervention aux HUG en 2007 ne la débarrasse pas complètement du tissu cancéreux. Et trois ans plus tard, la tumeur s’est hissée en grade 3. Il faut réopérer. Au cours de cette seconde hospitalisation, Marietta rencontre le Pr Pierre-Yves Dietrich, médecin-chef du service d’oncologie.

Etude clinique
Le chercheur lui propose de participer à une étude clinique. Celle-ci vise à tester deux chimiothérapies administrées sous forme de comprimés, additionnées de séances de radiothérapie. Après quelques mois, le cancer régresse… avant d’évoluer à nouveau vers une forme plus agressive. C’est un échec. Marietta se lance alors dans un traitement censé empêcher la tumeur de se nourrir. « Je n’avais rien à perdre », commente la patiente. La thérapie dure des mois et des mois. Mais après environ deux ans… Hourra ! Les scanners sont formels : la tumeur a disparu.

Le prix de la victoire
La victoire est belle, inattendue. Mais elle a un prix. Six années de lutte contre la maladie ont laissé des traces : « Aujourd’hui, je ne peux plus travailler. Un effort de concentration prolongé m’épuise complètement. Je dors souvent. Ma vue a baissé… et je vous passe les mille autres petits soucis enquiquinants », reprend Marietta. En janvier 2012, le visage de la jeune femme illustre la couverture de Pulsations. « Grâce à cela, ma vie a pris un nouveau cours. Cette photo a touché un artiste qui a souhaité me rencontrer. Cela a été pour moi comme un réveil intellectuel et spirituel. »

L’art pour vivre
Pour commencer, ils tournent ensemble une vidéo biographique. Puis, elle s’initie à l’art subtil du haïku, un genre poétique japonais qui évoque l’évanescence des choses en 17 syllabes. Marietta s’adonne avec passion à la création artistique. Elle publie même un recueil intitulé Mes mots à moi. Après la plume, Marietta prend le pinceau. « Ecrire me libère. Dessiner m’apaise. Grâce à la peinture, j’ai réussi à me passer de benzodiazépines pour dormir. Et puis mes tableaux plaisent. Le Café de la Place, à Plan-les-Ouates, a décidé d’en exposer quelques-uns. Le vernissage a lieu en janvier.» En parallèle, Marietta se rend  régulièrement aux HUG pour le suivi de son traitement. « Je suis chouchoutée par les équipes médicales du centre d’oncologie. Certains soignants sont des amis. Davantage même, je les considère comme ma famille… »

 

 

Dernière mise à jour : 13/07/2021